Le Tarot du XVème au XVIIème siècle

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Le plus ancien jeu conservé en Europe est le jeu de Stuttgart daté autour de 1430. Il est actuellement visible dans la ville du même nom.

Il a sans doute été créé pour le duc de Bavière de l’époque (Ce n’est pas un jeu de Tarot, nous sommes dans le domaine des jeux princiers).

Parallèlement, on faisait des jeux de cartes plus populaires, plus simples mais qui n’ont pas étés conservés certainement pour les mêmes raisons qu’aujourd’hui : lorsqu’un jeu est usé ou écorné, nous le jetons.

Il existe aussi des jeux « style renaissance » dont il reste plusieurs exemplaires.

Notons le jeu des Visconti-Sforza qui remonte au 15ème siècle. Sur une des cartes (cavalier de deniers) qui est à Varsovie, on reconnaît les armes des Sforza qui laisse supposer que la commande provenait de la cour de Milan. Ces jeux étaient réservés à des personnages très puissants. Ces quelques cours de l’Italie du nord (Milan, Ferrare) étaient des mécènes. Ils protégeaient les artistes et permettaient de traiter des commandes de ce type.

Est-ce que les jeux de cartes ont d’abord été imaginés pour les puissants ou bien tout le monde s’est mis à jouer à une certaine époque ?

Cela dépend des pays.

. Il semble que dans l’Égypte Mamelouk seule la plus haute société jouait aux cartes.

. En Europe, on observe certains petits phénomènes où les princes ou les têtes couronnées donnent l’exemple (c’était la jet set de l’époque), mais le jeu se répand très vite et se démocratise. Un document de 1408 (environ 30 ans après l’entrée du jeu de carte dans le royaume de France), parle déjà de personnes qui jouent aux cartes dans une taverne, or la taverne est un lieu populaire !

Les cartes ont aussi eu un rôle éducatif et on parfois même servi de monnaie ou de laisser passer :

  • En France le dos des cartes est resté blanc jusqu’au début du 19ème siècle (1816 exactement). Avant 1816, les cartes étaient imprimées par planches. Lorsqu’on découpait ces planches, il y avait parfois des malfaçons, des mauvaises coupes. Le papier étant une denrée précieuse, on conservait ces ratés qui étaient revendus au poids. Ces cartes étaient utilisées comme des cartons à multiples fins.
  • Au 17ème siècle par exemple (nouvelle France), la monnaie manquant, les soldats étaient payés sur les dos de cartes. Le gouverneur signait et cela avait valeur de papier monnaie. Il existe aussi des exemples d’autorisation d’entrée dans l’enceinte de la Bastille au moment de sa démolition. Les ouvriers avaient un laisser passer sur des dos de cartes. « Autorisation de démolir la Bastille »
  • Prenons exemple aussi de Rousseau qui a esquissé « les rêveries du promeneur solitaire » sur des dos de cartes »… (ensemble exposé à Neuchatel en Suisse).